Eugène Rwamucyo n’a aucune culture cinématographique. Sinon il aurait su que se rendre à l’enterrement de Jean-Bosco Barayagwiza n’était pas une bonne idée. La police ne manque jamais l’occasion d’envoyer un ou deux policiers assister aux obsèques d’un parrain du crime. Comme pour les bons coins de pêche c’est souvent la garantie de ne pas rentrer bredouille.
On se souvient du docteur Eugène Rwamucyo, qui, avec l’aide du directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy avait réussi à s’installer en France malgré un avis de recherche pour génocide émis par Interpol. Après le scandale, il avait réussi à obtenir un permis de séjour en Belgique.
La tombe de Jean-Bosco Barayagwiza (photographies de J.F. Dupaquier)
Loin de se taire, cet idéologue qui anima un mouvement politique extrémiste anti-Tutsi à Butare[1], osait militer en France et en Belgique pour ses thèses négationnistes. Comme Barayagwiza avant lui, il a même ouvert un site web à son nom ! Encore ce week-end, il était invité à prendre la parole dans un colloque à Bruxelles sur ...« les leçons tirées par les avocats de la défense auprès des tribunaux ad hoc des Nations Unies, et perspectives pour la justice internationale à la Cour Pénale Internationale.»
Loin de se taire, cet idéologue qui anima un mouvement politique extrémiste anti-Tutsi à Butare[1], osait militer en France et en Belgique pour ses thèses négationnistes. Comme Barayagwiza avant lui, il a même ouvert un site web à son nom ! Encore ce week-end, il était invité à prendre la parole dans un colloque à Bruxelles sur ...« les leçons tirées par les avocats de la défense auprès des tribunaux ad hoc des Nations Unies, et perspectives pour la justice internationale à la Cour Pénale Internationale.»
Bien sûr, il n’y a pas grand-chose à attendre de la justice française, dans quelques jours, il sera de retour chez lui à Anderlues (Wallonie.) Il s’agit plutôt d’un signal politique des autorités françaises envoyé aux nostalgiques des idées de Barayagwiza : s’installer en France n’est plus une bonne idée.
Jean-Bosco Barayagwiza (ci-dessus au TPIR) était un des pire extrémiste que le Rwanda ait connu. Cet intellectuel, a co-fondé au Rwanda, un parti outrageusement ethniste ; la tristement célèbre Coalition pour la Défense de la République, ainsi que la non moins célèbre RTLM dite « Radio Machette. » Arrêté au Cameroun, il a été jugé par le TPIR et condamné à 32 ans de prison pour « avoir incité à la commission d’actes de génocide par des militants de la CDR ; avoir ordonné ou incité à la commission de l’extermination constitutive de crime contre l’humanité par des militants de la CDR ; avoir incité à la commission de la persécution constitutive de crime contre l’humanité par des militants de la CDR. » Il est mort, le 25 avril dernier au Bénin où il purgeait sa peine.
Ce criminel, idéologue du génocide des Tutsi a donc été enterré à Sannois (Val d’Oise) dans le pays-des-droits-de-l’homme. Un beau pieds de nez aux victimes du génocide. Les nostalgiques de la terreur du «Hutu Power» ont désormais leur lieu de pèlerinage en Europe.
Ce criminel, idéologue du génocide des Tutsi a donc été enterré à Sannois (Val d’Oise) dans le pays-des-droits-de-l’homme. Un beau pieds de nez aux victimes du génocide. Les nostalgiques de la terreur du «Hutu Power» ont désormais leur lieu de pèlerinage en Europe.
Jean-Bosco Barayagwiza, tu ne nous manqueras pas.
[1] « Le cercle des républicains universitaires de Butare et Groupe des défenseurs des intérêts de la nation. » Lire « Aucun témoin ne doit survivre. Le génocide au Rwanda » par Alison des Forges pour Human Right Watch, Editions Karthala.