Théoneste Bagosora ne croit pas au génocide : « je ne crois pas au génocide […] la plupart des gens raisonnables admettent qu'il y a eu des massacres, des massacres excessifs, dont il faut trouver une explication. »[1]
Les Juges du Tribunal pénal international pour le Rwanda, Erik Møse, Jai Ram Reddy et Sergei Alekseevich Egorov, ont entendu 242 témoins, durant les 409 jours d'audience du procès dit «des militaires », examiné 1600 pièces à convictions, lu 4500 pages d'écritures des Parties. Ils ont trouvé une explication : Théoneste Bagosora a organisé le génocide des Tutsi et l'assassinat des opposants Hutu au régime Habyarimana[2], il s'est également rendu coupable de l'assassinat de dix casques bleus belges[3] dans le but, réussi, de faire fuir du Rwanda, le meilleur bataillon de la MINUAR, le bataillon belge Kibat qui aurait peut-être pu stopper le génocide. Théoneste Bagosora a été condamné à la prison à vie pour génocide, crime contre l'humanité et crime de guerre, avec ses deux co-accusés le colonel Nsengiyumva et le commandant Ntabakuze.
Hier soir, le 18 décembre 2008, j'ai eu une pensée pour vous mes parents, ma sœur, mon frère, ma belle-sœur, ma grand-mère, mes tantes, oncles et cousins, mes amis Tutsi et Hutu, vous tous que j'aimais, et qui avez été exterminés, certains avec vos bébé dans les bras, parce que vous étiez Tutsi, tout simplement, ou parce que vous étiez Hutu, et que vous vous opposiez à l'idéologie ethniste du dictateur Habyarimana. Cela s'appelle le massacre des opposants Hutu, un crime contre l'humanité. Cela s'appelle un génocide, le génocide des Tutsi.
Abanjye mwese, abavandimwe, inshuti, muhumure, Bagosora yaratahuwe[4].
A écouter sur le site de France Inter ou en vidéo sur Dailymotion, Patrick de St Exupéry et Esther Mujawayo. Patrick de St. Exupéry y évoque notamment le jour où il a entendu Bagosora au TPIR, à Arusha parler de « massacres excessifs ».
[2] La Première Ministre Agathe Uwilingiyimana, Joseph Kavaruganda, Président de la Cour Constitutionnelle, Frédéric Nzamurambaho (ministre de l'agriculture et leader du parti PSD) et Faustin Rucogoza (ministre de l'information et membre de la partie modérée du MDR). Ainsi que Landoald Ndasingwa (ministre du travail et des affaires sociales et leader du parti PL) Tutsi et opposant politique tué avec sa femme canadienne, ses deux enfants et sa belle-mère.
[3] Lieutenant Lotin, Sergent Leroy, Caporal Bassine, Caporal Dupont, Caporal Lhoir, Caporal Debatty, Caporal Meaux, Caporal Plescia, Caporal Renwa et Caporal Vyttebroeck.
[4] Réconfortez-vous, ma famille, mes amis, tous les miens, Bagosora a été confondu.